Ouvrir les boîtes

Là, une douleur dont on sort pour se convaincre,
mais qui reste au fond.
Une douleur tellement vaste,
étalée sur tellement de morceaux de moi.
Une chute.

Je m'accroche à un fil qui ne me retient pas.
Il ne se tend pas pour me faire remonter.
Une douleur pleine.
Quand j'arrête de me dire que je dois attendre
un autre fil pour que ça s'arrête.
Quand j'accepte que ce fil là ne tient plus.
Quand j'accepte de le lâcher et qu'il tombe pour de bon.

Une chute de larmes qui envahissent ma vue et mes voies d'air.
Une chute de sanglots qui remplissent mes bronches
pour décrisper mes tripes.
Mon corps perd la tête.

Une douleur que personne ne peut diluer, même pas lui.
Mon réseau circule, je ne suis pas une fille sans eau.

Je suis seule.
Seule à sentir cette liquidité de douleur.
Seule à la connaître avec cette chaleur là.
Seule à sentir cette odeur là.


Tout est là, autour.
Il manque dedans. A l'intérieur, la machine n'a pas encore fabriqué la substance de rechange.
Sachant qu'il en faut plus pour combler. Quand elle vient seule, elle doit être plus nombreuse, plus lourde et plus forte. Se trouver elle même, se fatiguer plus pour être à la hauteur.
Finalement, elle n'est pas complète. Pas assez.
On est pas fait pour se nourrir seul. Je ne suis pas faite pour ça.
La solitude me fatigue.

Bordel, je suis une girouette!

Douleur, extase, fatigue, peine, envie, colère,
peur, angoisse, aisance, douleur, rire, détente,
fatigue, colère, extase, angoisse, sérénité, envie.

Vomir cracher, chier, rire, parler hurler, pleurer, pisser,
se vider, laisser sortir toutes ces choses après les avoir
encaissées, digérées, macérées, diluées, triées.

Entendre, avaler, croquer , voir, sentir, gratter,
arracher, écouter, ouvrir, engloutir, renifler, aspirer,
transpirer, goûter, pénétrer, mâcher, diviser, regarder, sourire.

Accepter, s'envoler, s'évader, courir, ouvrir.

Bordel, je suis un carrefour!

Les boîtes s'ouvrent, elles n'ont ni fond, ni couvercle.
Elles ne contiennent plus, tout s'évapore, existe pour se disperser.
Pour être là un moment et voyager.

La poussière circule et répand ses secrets.
La pluie contient ceux de ses trajets.
Le vent chante les notes qui nous composent.
Les fissures ont besoin de leurs messagers.
Les nuages passent et reflètent les sols qu'ils traversent.

Tout est là, autour.
Toutes ces substances ne méritent pas
d'être enfermées dans des boîtes.
Il faut que ça circule.

Bordel, je suis vivante!

Demain je le mange tout cru et après, j'irais vomir mes larmes!



"Change de rêve, jouis du tien."

















Bon, après m'être faite virée de mon boulot alimentaire.
Après avoir dit "stop" à un rêve qui se réalisait pas.
Après un déménagement, un mois de squat à droite à gauche, un nouveau boulot alimentaire, un emménagement, une nouvelle colloque, un nouvel appart dans un autre quartier...
ça fait de nouvelles odeurs, un lit plus froid, des réveils plus légers, des jours remplis d'une nouvelle façon, et de nouveaux rêves...
On peut dire que les deux derniers mois se sont bien remplis.

Je me suis remise au travail sur un projet qui trotte depuis un moment
dans mes carnets, dans mes cases et dans mes mots.
Il est maintenant passé au stade d'histoire,
commence à devenir un découpage, le but étant d'en pondre une BD.
A souivre...