Au fil


Ma typo à moi que c'est moi qui l'a fait même.

Te retourne pas

Stop






Ces gens là









La maison Pelgrims est pleine de secrets

Vernissage en vue!


L'atelier de Bande Dessinée de St Luc fête ses 40 ans! Pour l'occasion, un livre rassemblant les travaux des trois années, s
ur le thème "2048", sera achetable bientôt en librairie.

Y'a des moments comme ça

Ils marchent avec moi. Leur bruit résonne dans mes pas. Leur chair se mêle à celle de mes tripes.
Je suis tombée. Y'avait un trou.
Ma chute a vécu le temps d'un cri.
Au fond, silence. Poids.
Mon corps se tordant sur un matelas sculpté, taillé dans mes troubles.
Des crampes ponctuent mes efforts, démantibulent mes membres, lacèrent mes tripes, écorchent ma tête.
Et ils me tombent dessus. Alliés réunis, ils se jettent pour me recouvrir d'une mélasse opaque.
Mon souffle se perd.
Je n'existe plus.
La sensation de mon corps n'est plus.
Je ne suis plus rien.
Mais le temps me rattrape par un bout volé au vif.
Il me ramène.
Je reviens à lui dans ce moment.
Il faut que je retrouve mon souffle. Il me manque.
J'enfouis mes mains, puis mes bras à travers eux pour atteindre l'épaisseur où ils ne sont plus. Il faut tâter son vide pour pousser le reste de mon corps.
En relevant la tête, ils la percent, s'insinuent. Leur matière la plus moi me traverse.
Ils étaient un bout de moi.
Un bout de moi que j'avais laissé exister en dehors. Libres de devenir, de me suivre, perdus.
Ils étaient un bout de moi. Séparé, rejeté, morcelé.
En relevant la tête, ils la remplissent, s'imprègnent dans chacun de mes creux. Je les porte de nouveau tels qu'ils sont devenus.
Mon souffle est revenu.
Il envoie mon corps hors du trou dans un effort tout neuf, asphyxié, dérouté.
La tête enfin au vent et au bruit, je me remet à marcher, bancale.
Ils marchent en moi. Leur bruit est celui de mes pas. Leur chair est celle de mes tripes.

Troubles de la coordination


Ce travail, c'était pour un centre de rééducation pour des gens qui sont cérébro-lésés. On a reçu un scénario qu'ils ont écrit en groupe, mettant en scène les séquelles de ce genre de traumatisme et leur conséquence sur la vie de tout les jours.

Sophie batifole avec un accordéon

Une rue pavée, briquée, presque peuplée. Comme un lundi matin quoi. Les âmes qui s'y promènent ont du temps sans vraiment en vouloir. Y'a des vitrines, des portes, des fenêtres, des poteaux, des lampadaires éteints, et au coin, y'a Sophie.

Sophie, elle se balance. Sophie, elle batifole avec un accordéon. Elle se meut. Elle le porte. L'accordéon batifole avec Sophie. Il la pousse, l'emporte. Il est très exigeant avec elle.

Ensemble, ils composent un être étrange. Tout chancelant, plein. Qui crie, qui sautille. Porté par un déséquilibre. Un combat s'engage. Une danse rythmée de sursauts en sursauts. Sophie lutte pour le posséder. Ils tournent, s'arrêtent, reprennent, tombent, remontent. L'accordéon possède Sophie. Elle le tient plus près. Il lui prend ses pieds. Ses yeux ne voient que lui. Son souffle n'est que pour elle.

Ensemble, ils ne se rendent pas compte du spectacle qu'ils offrent. Des regards effrayés qui assistent à leur ronde. Ces regards qui ne se détachent pas, qui suivent Sophie. Elle les divise, les détachent de leurs âmes glacées. Elle les pousse même jusqu'à la fascination.

La danse s'emporte plus encore. Elle s'emplie d'une frénésie toute morcelée. L'implosion a lieu. Elle éclate. La ronde se jette, s'emparant des restes de raisons débordées. Les regards sont pris. Tout entier, ils appartiennent à Sophie. Sophie appartient toute entière à l'accordéon. Il batifole avec Sophie. Il est vainqueur. Voleur d'un moment. Arracheur de ces âmes et de ces corps.
La rue pavée, briquée est peuplée d'hystérie. Une chorégraphie déambule le long de ses vitrines, pénétrant les portes, s'insinuant à travers les fenêtres, entourant les poteaux, contournant les lampadaires éteints. Jusqu'au bout de leur souffle les corps se démembrent.

La danse ralentit enfin, le froid reprend ses droits. Peu à peu, la douceur du soulagement s'installe. les visages se secouent, laissant tomber les derniers morceaux de frénésie sur le sol.

La danse s'arrête. Les regards reprennent leurs chemins. S'unissent avec leur rassurante résignation. Tout est en ordre, les victimes sont relâchées. Sophie, elle chancèle. Elle secoue, elle revient à elle. Ils sont de nouveau deux.

La rue pavée, briquée est maintenant dépeuplée. Y'a les vitrines, les portes, les fenêtres, les poteaux, les lampadaires éteints. Et au coin, y'a Sophie, qui s'en va son accordéon sur le dos.


Si j'avais un fils










Pour touristes?

C'est dimanche


Les voeux du MR





Bonjour